Taille de la police
|
Inscription | Utilisateur : Mot de passe :  

Titre : Historique

1. Histoire du club

Le Club Wallon de Malmedy fête le centenaire de sa fondation


Malmedy, territoire roman fondé en 648 par Remacle, un évangélisateur du Sud-Ouest de la France, constitua avec Stavelot la Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy jusqu’en 1795, à l’écart des territoires qui allaient constituer la future Belgique. En 1815, après 20 années de domination française, le Congrès de Vienne attribua le territoire de Malmedy — sans Stavelot — et de Waimes au roi Frédéric-Guillaume III de Prusse. Avec la nomination d’Otto von Bismarck au poste de Premier Ministre en 1862, la Prusse inaugura une politique de centralisation du pouvoir fatale à ses minorités romanes.


En septembre 1897, cinq jeunes Malmédiens révoltés par la volonté de germanisation de la Wallonie prussienne, décidaient de fonder le Club Wallon. Le discours que l’abbé Nicolas Pietkin prononça le 28 novembre 1897 à la société ouvrière La Fraternité, conforta leurs desseins, de sorte que le Club vit officiellement le jour le 13 janvier 1898. Nicolas Pietkin en fut le père spirituel, Guillaume Bodet le premier président, Henri Bragard, neveu de Nicolas Pietkin, le rédacteur des statuts.

La société littéraire se donnait pour buts de maintenir le wallon et de défendre la culture romane dans la Wallonie prussienne. Dès le début, les membres actifs prirent l’habitude de s’appeler « fré » ; les femmes porteront le titre de « cuzène », parfois celui de « matante ». Le dragon malmédien fut choisi comme emblème. La devise, « Todi Walons », sera adoptée en 1912 par toute la Wallonie et sera reprise comme titre par Guillaume Bodet et l’abbé Nicolas Pietkin, quand ils composèrent l’hymne de la société en 1898.

En 1905, Henri Bragard, alors président, représenta la Wallonie prussienne au Congrès wallon de Liège, où il fut le seul à utiliser une langue régionale pour prononcer son discours, affirmant ainsi devant tous la romanité de Malmedy. Dès 1913, l’abbé Joseph Bastin, une des grandes figures du Club, auteur de nombreuses études sur les parlers de la Wallonie malmédienne et membre de l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises en 1939, osait arborer le coq wallon au clocher de Faymonville.

Après la défaite allemande de 1918, des campagnes furent menées dans la Wallonie prussienne pour sa « désannexion » : la requête du 3 janvier 1919 au roi Albert Ier portait 200 signatures environ, en tête desquelles figuraient celles de « Henri Bragard, président du Club Wallon », de l’« Abbé Jos. Bastin, secrétaire du Club Wallon » et d’un grand nombre de membres, sollicités non sans risques.

Toutefois l’union de l’ancienne Wallonie prussienne à la Belgique n’allait pas marquer la fin de la lutte : les germanophiles manifestèrent aussitôt leur opposition à la nouvelle patrie, bientôt relayés par une minorité pronazie financée par le IIIe Reich. Devant cette situation, les membres du Club Wallon reprirent officiellement leurs activités en 1926 : lors du Congrès Wallon de Nivelles, une délégation, entraînée par Henri Bragard, allait protester énergiquement contre les rumeurs de vente de la Wallonie malmédienne par la Belgique à l’Allemagne.

En 1934, la Fête de la Wallonie fut organisée à Malmedy à l’occasion de l’inauguration du drapeau du Club Wallon. Les festivités donnèrent aux adhérents l’occasion de souligner leur fidélité à la Belgique, alors que les patriotes et les sympathisants de l’Allemagne s’affrontaient dans les journaux locaux. La combativité du Club devait entraîner sa disparition après qu’Hitler eut fait main basse sur Eupen—Malmedy—St-Vith le 18 mai 1940. Les archives furent brûlées par la Gestapo.

Très vite après la guerre, la société renaquit malgré le décès tragique d’un certain nombre de ses membres, parmi lesquels figurait Henri Bragard, mort au camp de concentration de Sachsenhausen-Oranienburg le 5 mars 1944.

Si, à cette époque, la situation n’est plus dramatique, il faut encore et toujours faire connaître l’identité wallonne de Malmedy et de Waimes, que le reste de la Belgique a tendance à amalgamer avec la majorité germanophone de l’Est de la Belgique. En effet, si Malmedy et Waimes sont des agglomérations francophones avec une minorité germanophone à statut linguistique protégé, elles sont englobées dans ce qu’on a coutume d’appeler les « cantons de l’Est », qui n’ont aucune existence juridique mais qui favorisent dans le public la confusion des cultures. C’est pour affirmer la romanité de Malmedy que le Club Wallon fit œuvre de pionnier en apposant des plaques de rue en wallon dans différents quartiers de la ville.

Le souci de l’image de la Wallonie malmédienne ne fit pas oublier au Club ses buts premiers : défendre la langue et la culture wallonnes sur place. Ainsi 1960 vit la naissance du bal des enfants du 4e Jeudi-Gras patronné par la société ; en 1973, à l’occasion du 75e anniversaire, apparut le « Câbarèt » ; en 1990 eut lieu la première « Sîze du Noyé ».


Peu après sa création le 13 janvier 1898, l’action du Club s’était manifestée dans le monde de l’édition, par la publication, entre autres, de La Germanisation de la Wallonie prussienne en 1904, après que l’abbé N. Pietkin eut fait paraître ses articles dans la revue Wallonia. En mai 1927 sortait le premier numéro de la revue Lu vî Sprâwe, qui servirait désormais de tribune aux « frés », obligés jusque-là d’utiliser le support de la presse locale. Il faut souligner encore, en 1957, la publication du Dictionnaire wallon-français par Augustin-François Villers à l’usage de ses enfants (rédigé en 1793), un des plus anciens dictionnaires wallon-français. Enfin, en 1990, le projet d’un dictionnaire français-wallon fut lancé. Quelques années plus tard, la décision était prise d’y inclure le parler de Waimes. Quelque 13.000 fiches ont déjà été rassemblées en complément des deux dictionnaires existants, celui d’A.-Fr. Villers (1793) et celui de Hubert Scius (1893), et la commission vient d’entamer la rédaction des articles ; on attend la parution dans les prochaines années.

L’équipe qui a entrepris l’ouvrage aborde sa tâche avec modestie. Elle n’ignore pas que l’étude qu’elle éditera sera hybride, à la fois par la localisation multiple du vocabulaire (Malmedy et Waimes), par l’absence de limitation rigoureuse dans le temps — comment se résoudre à rejeter un mot dans l’oubli ? — et par le caractère tantôt oral tantôt écrit des attestations. De plus, elle connaît les limites de ses compétences et des moyens matériels à sa disposition pour réaliser une publication aussi importante. Toutefois elle ne s’est pas laissé arrêter par la crainte des critiques qui ne manqueront pas de saluer la parution du dictionnaire. Elle sait que son travail sera imparfait, mais elle sait aussi qu’il y a urgence à préserver les langues endogènes de l’appauvrissement : beaucoup de témoins ont déjà disparu ; la jeunesse pratique surtout le wallon dans les chants traditionnels du « Cwarmê » — béni soit le folklore ! — ; l’existence du malmédien et du waimerais est toujours fragilisée par leur situation aux confins de la latinité. Or le patrimoine historique, linguistique et culturel de la Wallonie malmédienne est un des plus riches du domaine belgo-roman.

Quelle meilleure preuve de vitalité que cette entreprise du dictionnaire pour une société qui a traversé les remous d’un siècle mouvementé et dont plusieurs de ses membres ont eu le courage de défendre, jour après jour, la liberté — notre liberté — face aux totalitarismes ?

Haut de la page

2. L'abbé Bastin
Cette biographie n’aurait pu être écrite sans le nombre important des documents photocopiés naguère chez Fré Grigôr / Albert LELOUP, dont on ne saurait assez louer l’aide qu’il apporta toute sa vie à ceux qui œuvrent au maintien de la langue et de la culture wallonnes.

Né à Faymonville durant le régime prussien de parents de souche paysanne et de culture profondément wallonne, l’abbé Joseph Bastin perfectionna sa connaissance du français avec l’abbé Martin Joseph Dethier, alors recteur du village, et à Rodt (près de Saint-Vith), avec l’instituteur Jules Koch, qui y avait été exilé comme opposant aux menées des germanisateurs. C’est encore l’abbé Dethier qui, devant les dispositions du jeune garçon, convainquit ses parents de le laisser poursuivre des études en vue du sacerdoce : il fit ses humanités à l’Institut Saint-Remacle de Stavelot, puis, pour échapper à l’hégémonie allemande, entra au Petit Séminaire à Saint-Trond, avant de fréquenter le Grand Séminaire à Liège. Il fut ordonné prêtre dans la Cité ardente le 15 avril 1895.

En 1894 déjà, il fut désigné comme professeur à l’Institut Saint-Remacle de Stavelot, où il enseigna, entre autres, le français, l’histoire et la botanique jusqu’en 1907. Ce furent des années primordiales, qui virent s’affirmer les grands choix de vie et d’étude de l’abbé  : c’est alors qu’il commença son herbier, prélude à ses recherches sur le milieu naturel ; c’est alors qu’il entama sous la houlette de Jean Haust ses collectes d’attestations pour le futur Dictionnaire général de la Langue wallonne et qu’il s’impliqua dans la lutte pour la romanité de son pays natal, lutte nourrie par la fréquentation quotidienne de la culture française.

Tandis qu’il enseignait à Stavelot, il avait célébré sa première messe à Faymonville le 16 avril 1895. Il y assurera le service dominical jusqu’en juillet 1896, s’attirant les premières plaintes des germanophiles. Il officia ensuite à la chapelle de Burnenville de 1898 à 1907.

En 1907, alors qu’il était en congé de l’évêché de Liège, il demanda à rentrer à part entière dans l’archidiocèse de Cologne afin de se rapprocher de la Wallonie dite alors prussienne, et devint recteur d’Ondenval-Thirimont d’octobre 1907 à nov. 1908.

Une fois de plus en butte aux critiques pour son usage du français à l’église, il est démis et reçoit l’hospitalité de Henri François Robert, curé de Waimes, qui se décharge sur lui des services dominicaux dans les chapelles de Walk et de Champagne. En 1909, il dut rentrer en Belgique : nommé professeur à l’Institut Saint-Joseph de Dolhain, il y enseigna jusqu’en 1914, tout en revenant à Waimes le samedi et en continuant à célébrer la messe le dimanche à Champagne ou à Walk.

Voulant se rapprocher de Faymonville très peu de temps avant l’éclatement de la guerre, l’abbé Bastin se rend à Stavelot et s’y fait arrêter la nuit du 25 au 26 août 1914. Le Landrat von Korff le place en résidence surveillée, tout en lui laissant le droit de choisir le lieu de son séjour. Il préféra Dusseldorf, où se trouvait un important dépôt d’archives sur la Principauté de Stavelot-Malmedy.

En mars 1915, il put rentrer à Waimes, où il attendit la fin de la guerre, en desservant en français tantôt la chapelle de Champagne, tantôt le rectorat d’Ondenval, tantôt l’église de Ligneuville.

Le combattant de la romanité. L’abbé Bastin, Henri Bragard et le Club wallon

L’opposition de l’abbé Joseph Bastin au pangermanisme ne se manifesta pas uniquement dans l’exercice de son sacerdoce.

En 1905, il apprend l’existence de « Fré Mathi » [sic] (Henri Bragard), dont il deviendra le fidèle et actif compagnon dans la lutte contre la germanisation d’abord, dans celle pour la « désannexion » de la Wallonie prussienne ensuite. On retrouve encore l’abbé aux côtés de Henri Bragard quand celui-ci créa le Cercle Chantecler en 1934, après avoir quitté le Club Wallon. En 1905, l’abbé manifeste sa sympathie à l’occasion du 75 e anniversaire de la Belgique. En 1910, il tient à l’Université de Louvain une conférence clairvoyante sur la politique belliciste de la Prusse, conférence dont le contenu incendiaire ne put être publié qu’en 1919. En 1912, il œuvre pour la création d’un musée régional, projet qui sera récupéré, avant d’être enterré, par le Landrat von Korff. En 1913, il fait arborer le coq wallon au clocher de Faymonville.. On retrouve sa signature comme secrétaire du Club Wallon au bas de la lettre au Roi Albert (reçue par ce dernier le 7 janvier 1919), où plus de 200 Malmédiens réclamaient le rattachement à la Belgique de l’ancienne Wallonie allemande.

A la victoire des Alliés en 1918, il mit sa combativité et son intelligence au service de la « désannexion », tout comme Henri Bragard, avec lequel il crée La Warchenne, organe de presse indispensable pour véhiculer les idées et la politique favorables à la Belgique.

Durant le Gouvernement Baltia, il occupa diverses fonctions. Dès 1920, il devint professeur de religion au tout récent Athénée Royal de Malmédy et le resta jusqu’à sa mort. Dans le même temps, il dirigea le pensionnat de l’établissement jusqu’en 1932, année où on le délogea, selon ses termes, pour un « ancien » Belge. Cet événement, ainsi que l’exploitation que certains Belges sans scrupules faisaient du nouveau territoire, ne manquèrent pas d’exacerber une amertume consécutive aux nombreuses haines que lui avait values ses choix politiques depuis des décennies. A diverses reprises, il demanda qu’on préservât son retour à un certain anonymat, dans l’espoir de retrouver un semblant de sérénité.

En 1924, inquiet des menées germanophiles toujours présentes et soucieux de transmettre les valeurs qu’il avait toujours défendues, il fonda la section locale de la Jeunesse estudiantine catholique, à qui il fit connaître les richesses de la région et à qui il inculqua sa passion pour les Fagnes.

En février 1937 encore, après la publication de Die Kunstdenkmäler von Eupen-Malmedy des Dr. H. Reiners et H. Neu et devant la parution imminente du compte rendu de l’ouvrage, il démontre au chanoine Maere, par de nombreuses citations, le caractère propagandiste de l’ouvrage.

Ainsi, jusqu’à la fin de sa vie, il défendit la culture de ses pères. Les nazis, à défaut de lui faire payer personnellement sa haine du totalitarisme, s’acharnèrent à détruire ses livres, qu’il avait légués à l’Institut Saint-Remacle.

L’abbé Bastin, homme de la nature

La passion pour la nature, déjà présente alors qu’il commençait son herbier, se manifesta tout au long de son existence sous diverses formes, dont la plus importante est certainement l’ouvrage de dialectologie qu’il a consacré aux plantes de la Wallonie malmédienne.

Membre de la société « Les Amis de la Fagne », il fit aussi partie de prestigieuses sociétés belges (en 1925, il est reçu comme membre de la Société royale de Botanique de Belgique). Collaborateur de Léon Frédéricq, il fit partager son amour de la Fagne lors d’excursions ou de conférences, et invita le promeneur à la parcourir grâce au guide qu’il rédigea avec l’abbé Charles Dubois ou aux articles qu’il consacra à la région.

Son article sur les oiseaux, paru dans l’Armonac Walon d’ Mâm’dî préfigurait un ouvrage sur la faune, complémentaire de celui sur les plantes. La mort l’empêcha de faire aboutir son projet.

L’abbé Bastin, un amateur éclairé d’histoire et d’archéologie

L’abbé Bastin effectua un très grand nombre de recherches historiques, surtout sur la Wallonie malmédienne, ce dont témoigne une bibliographie abondante. Hélas, certaines de ses études ont été publiées dans des journaux locaux à petite diffusion, comme le Journal de Malmedy, où parurent quantité d’articles sur les rues et monuments malmédiens. Dès 1921, il s’impliqua comme vice-président de la Société de Folklore Néau – Malmédy - Saint-Vith, éditrice de la très riche revue Folklore Eupen – Malmédy – St-Vith, à laquelle il collabora à maintes reprises. A partir de 1921, il fit partie de la Commission royale des Monuments et des Sites, où sa fonction lui permit de jouer un rôle actif dans le sauvetage d’un certain nombre de monuments.

Mais il fut aussi un homme de terrain, puisqu’il mena deux campagnes de fouilles : en 1931 dans le parc de l’ancien monastère, où il dégagea les substructions de l’abbatiale romane incendiée en 1689, et en 1932, da ns la Fagne, quand il mit au jour les restes de ce qu’il crut être une voie romaine, connue sous l’appellation de « Via Mansuerisca ».

Parmi les sociétés dont il fut membre, citons l’ Institut Archéologique Liégeois, la Société Verviétoise d’Archéologie et d’Histoire, Le Vieux-Liège,…

Enfin l’abbé Bastin dialectologue amoureux du wallon

En 1904-1905 commence sa participation à la collecte de mots wallons entreprise par la Société Liégeoise de Littérature Wallonne (actuelle Société de Langue et de Littérature wallonnes) en vue de l’élaboration d’un dictionnaire général. Il fut initié aux matières et aux méthodes de la dialectologie par le professeur Jean Haust, avec qui il entretint une correspondance abondante, où percent à la fois l’admiration et une amitié parfois exigeante. C’est l’abbé Bastin qui communiquera les attestations du dictionnaire de Villers à la Société, sous la forme de cahiers recopiés de sa main. Dès 1905, après avoir appris l’existence du dictionnaire de Scius, il en adjoignit des mots à ses envois, en même temps qu’il livrait des listes de vocabulaire de Faymonville-Waimes. A la fin de l’année, il adhéra à la S.L.L.W., à laquelle il se dévoua durant de longues années, recrutant pour elle maints correspondants et de nombreux membres, participant à ses travaux, rédigeant des comptes rendus en plus des collectes d’attestations. Sa passion pour la dialectologie le fit rêver souvent d’une petite paroisse comme celle de l’abbé Pietkin, qui lui laisserait le loisir de se consacrer à ses travaux.

C’est dans le Bulletin de la Société Liégeoise de Littérature Wallonne que paraîtront sa Morphologie du parler de Faymonville et surtout son Vocabulaire de Faymonville, tous les deux couronnés. Comme le montre sa correspondance, en 1906 il revoit avec l’abbé Alphonse Dethier le Glossaire du Wallon de Robertville dont ce dernier est l’auteur et, en 1909, le Die Mundart von Gueuzaine-Weismes de Joh. Jos. Marichal, dont l’édition définitive date de 1911. Sur l’insistance de Jean Haust, il étudia également la toponymie. Nommé par Camille Huysmans membre de la Commission royale de Toponymie et de Dialectologie, il y publia plusieurs études.

Recommandé par l’abbé Pietkin qui souhaitait accéder à l’éméritat, l’abbé Bastin sera élu membre titulaire au fauteuil du curé de Sourbrodt en 1911. On le retrouve encore comme membre correspondant du Musée de la Vie wallonne, qui mentionne son nom dans la première liste de juillet 1914.

Le 9 avril 1938, couronnement de sa carrière, il fut élu à l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises au siège d’Alphonse Bayot. Cette reconnaissance du travail de toute une vie précéda de peu sa mort, survenue le 5 août 1939. La multitude d’hommages qui lui furent rendus tant en Wallonie que bien au-delà de ses frontières permet de mesurer la valeur de l’homme et du chercheur.

Pseudonymes principaux

POL WALLON, EM. MANUEL , Roderique .

Distinctions honorifiques

Médaille de Prisonnier politique, Croix civique de 1 re classe, Croix de Chevalier de l’Ordre de Léopold, Croix d’officier de l’Ordre de Léopold, Rosette d’officier de l’Ordre de la Couronne, Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Aperçu bibliographique des œuvres et travaux publiés ( par ordre chronologique)

Nombreux articles dans les journaux régionaux (Organe de Malmedy ; La Semaine ; La Warchenne, La Warche, Warche et Amblève ; Journal de Malmedy ; L’Annonce de Stavelot ; Grenz-Echo, après la guerre de 1914-1918), dont il est impossible de rendre compte totalement dans le cadre de cette bibliographie.

Sur la Fagne et les anciennes mines d’or

- Anciennes mines d’or dans l’Ardenne septentrionale . Mémoire présenté au Congrès d’Histoire et d’Archéologie de Malines (août 1911)(Annales du Congrès de la Fédération Historique et Archéologique de Belgique).

- Abbé Jos. BASTIN et abbé Ch. DUBOIS, Chemins anciens et modernes à travers les Fagnes de la Baraque Michel et du Signal de Botrange, dans Folklore Eupen – Malmedy – St-Vith, t. II, n° 2, août 1923, pp. 128-133.

- J[oseph] BASTIN ET Ch[arles] DUBOIS, Guide du Touriste sur le Plateau de la Baraque Michel et du Signal de Botrange, Liége, Impr. H. Vaillant-Carmanne, 1923.

- La Fagne Wallonne. Topographie et Histoire d’un canton des Hautes Fagnes , dans La Terre Wallonne, 15-7-1924, pp. 229-239.

- L’usage et les usagers de la Fagne wallonne à Sourbrodt , dans Folklore Eupen – Malmedy – St-Vith, t. V, n° 1, mars 1927, pp. 77-81.

- Abbé Joseph BASTIN et Léon FREDERICQ, La Topographie du plateau de la Baraque Michel au 18 e siècle, dans la Revue du Touring Club de Belgique, nov. 1932, pp. 331-333 (cité par Jules Lambert).

- La Via Mansuerisca , dans L’Antiquité classique, 1934, pp. 363-383.

- Croix ou Colonne Hauptmann, mais plus Croix Verners , dans Hautes Fagnes, 1937, pp. 181-189.

Sur l’histoire et l’archéologie (voir aussi bibliographie sur la Fagne)

- POL WALLON [abbé Joseph BASTIN], Petite Encyclopédie malmédienne, dans les Armonac wallon do ‘l’ Saméne’ (AWS) 1908 et 1909.

- Deux léproseries antérieures aux Croisades dans l’ancienne Principauté de Stavelot-Malmédy, Mémoire présenté au Congrès d’Histoire et d’Archéologie de Malines (août 1911). Section Histoire.

- Notices historiques sur les villages de la Wallonie malmédienne : Paroisse de Weismes (AWS 1912), Paroisse de Robertville (AWS 1913), Paroisse de Sourbrodt et Rectorat de Faymonville (AWS 1914).

- Notices historiques sur les villages de la Wallonie malmédienne : Bellevaux-Ligneuville (Folklore Eupen – Malmédy – St-Vith, t. III, n° 1, février 1924, pp. 40-46), Faymonville (Folklore Eupen – Malmédy – St-Vith, t. III, n° 2, juin 1924, pp. 138-148).

- Wibald, Abbé de Stavelot et Malmedy, du Mont-Cassin et de Corbie , Verviers, Impr. G. Leens, 1931.

- Les rapports de la Wallonie malmédienne et du Diocèse de Liége sous le régime des Abbés de Stavelot , Liége, éd. de la Société d’Art et d’Histoire, 1933.

- Contribution à l’histoire des rues de Malmedy  : série d’articles parus dans le Journal de Malmedy de 1933 à 1937.

- Les anciennes bornes-frontière belgo-prussiennes , dans le Journal de Malmedy (JM), 8-12-1934.

J. VANNERUS, Abbé Jos. BASTIN, L’Origine de Reinhardstein, dans JM 13-4 et 20-4-1935.

- La lèpre à Malmedy. Un peu d’histoire ancienne , dans JM 19-5-1936.

- Les origines de la chapelle de Burnenville , dans JM 5-12-1936, et Les origines de la chapelle de Burnenville : Meiz était-il pour ou contre le nouveau sanctuaire ? , dans JM 14-5-1938.

- Les origines de la papeterie-cartonnerie de Malmedy , dans l’Armonac Walon d’ Mâm’dî (AWM) 1937, pp. 89-97.

- La Wallonie prussienne , Louvain, Uystpruyst, 1919 [texte de la conférence de 1910].

- Malmédy pendant et après la guerre. Communication de M. l’abbé Bastin faite à la séance publique du 13 janvier 1919 , dans l’Annuaire de la Société de Littérature Wallonne, n° 28, 1920, pp. 65-72.

- Malmédy délivré , dans La Vie Wallonne, 15-9-1920.

- Malmédy et la Wallonie malmédienne. Aperçu historique , dans La Terre Wallonne, 30-9-1920.

- Le Curé de Sourbrodt , dans La Terre Wallonne, juin 1921.

- La Crypte de l’ancienne Eglise Abbatiale de Malmédy , dans La Semaine, 31-10-1931.

- Les fouilles de Malmedy , dans La Semaine, 14-11-1931 (cité par Albert Leloup).

- Histoire de la construction de l’église cathédrale de Malmedy , dans La Semaine, 21-11-1931 (cité par Albert Leloup).

- Les fouilles archéologiques de Malmedy. La crypte de l’ancienne église abbatiale , dans les Annales du Congrès de Liège (1932) de la Fédération Historique et Archéologique de Belgique, fasc. 4, pp. 191-207.

Sur la dialectologie

- Nombreuses collaborations au Bulletin du Dictionnaire Général de la Langue Wallonne.

- Le préfixe « Chin » , dans Leodium, 6 (907). CR dans Wallonia, 1909, p. 142.

- Notes sur le Dictionnaire malmédien de Hubert Scius (1893) , Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1907.

- Vocabulaire de Faymonville (Weismes), dans le Bulletin de la Société Liégeoise de Littérature wallonne, Liège, t. 50, 2 e partie, 1908, pp. 535-600 et à Liège, Impr. H. Vaillant-Carmanne, 1909.

- Morphologie du parler de Faymonville , dans le Bulletin de la Société Liégeoise de Littérature Wallonne, Liège, t. 51, 1909, pp. 321-396.

- Vieux termes wallons du jeu de cartes , dans AWS 1911.

- Toponymie. G’hâster, Fagne du Thâ, Pré Lap , dans Folklore Eupen – Malmedy – St-Vith, t. I, n° 2, nov. 1922, pp. 135-137.

- Cartes des territoires d’Eupen-Malmédy , dans Bulletin de la Commission Royale de Toponymie et de Dialectologie (BTD), t. III, 1929, pp 21-27.

- Localités à dénominations bilingues de la région d’Eupen-Malmédy , BTD, t. V, 1931, pp 117-136.

- Armonac du Mâm’dî avou r’mimbrance dès bons Walons do Payîs qui sont rèvôye èt d’ cès qui l’s-ont êdîs , ds AWM 1936, pp. 4-50 et Armonac du Mâm’dî avou dès Spots, dès R’marques èt dès consèys dès payîsans do bon vî timps , ds AWM 1937, pp. 4-50.

- Les noms wallons de nos oiseaux , dans AWM 1936, pp. 95-101.

- En marge de l’anthroponymie malmédienne , dans Mélanges de Linguistique romane offerts à M. Jean Haust, Liège, Impr. H. Vaillant-Carmanne - Impr. de l’Académie, 1939, pp. 43-5.

- Les plantes dans le parler, l’histoire et les usages de la Wallonie malmédienne , Liège, Impr. H. Vaillant-Carmanne, 1939 (coll. « Nos Dialectes »), à la suite des articles parus dans Folklore Eupen – Malmedy – St-Vith de 1922 à 1937.

Sur l’abbé Bastin, lire particulièrement :

L’abbé Joseph Bastin. Discours de M. Jean Haust , dans Bulletin de l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises, t. XVIII, n° 3, sept. 1939, pp. 137-139.

Jules LAMBERT, In Memoriam, dans Folklore Stavelot-Malmédy, 1946, pp. 7-17.

William L[EGRAND], In Memoriam. L’Abbé Joseph Bastin, dans L’Annonce, Stavelot, 13-8-1939.

Élisée LEGROS, Le souvenir de l’abbé Bastin à Malmedy, dans La Vie Wallonne, 4 e trim. 1959, pp. 265-273.

Abbé Joseph Bastin, dans Les Dialectes belgo-romans, t. III, n° 2-3-4, avril-déc. 1939, pp. 190-195.

Maurice PIRON, Notice sur l’Abbé Joseph Bastin, dans l’Annuaire de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises, Bruxelles, 1972.

Prosper RENARD, L’Abbé Joseph Bastin : Patriote et érudit wallon, dans La Vie Wallonne, 15-5-1931.

Abbé F[rançois] T[OUSSAINT], Nécrologie. Mr l’Abbé Bastin, dans La Semaine, Malmédy, 12-8-1939.

L’abbé Bastin , dans la Revue générale, Bruxelles, 15-10-1939, pp. 533-545.

RENÉE BOULENGIER-SEDYN

Haut de la page